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Vendredi 2 juillet 2021

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STEFONIO (Bernardino). — Crispus tragoedia. — Mussiponti [Pont-à-Mousson] : Melchior Bernard, 1602. — In-24, 123 x 75 : 185 pp., (1 f.).

Estimation : 600 - 800 €
Adjudication : 1 875 €
Description
Maroquin brun, plats ornés d’un riche décor de grotesques aux petits fers, composé au centre d’un médaillon de maroquin havane orné d’un motif doré, entouré d’un fer à têtes de griffon affrontées dont les corps se rejoignent pour former au centre un motif en forme d’enclume, de motifs de feuillage, de cariatides aux angles et au centre, ainsi que de quatre singes, le tout doré et encadré de filets dorés avec plaques de rinceaux entre deux, dos à nerfs orné, tranches dorées et ciselées (reliure de l’époque).

Seconde édition de cette tragédie latine parue pour la première fois à Rome en 1601. Elle fut composée par Bernardino Stefonio (1560-1620), dramaturge et jésuite italien, professeur d’éloquence au Collegio Romano.

♦ Rare impression faite par Melchior Bernard (15..-1623), imprimeur de l’université de Pont-à-Mousson et de monseigneur le duc de Lorraine.

Précieux exemplaire en reliure romaine de l’époque, attribuée à l’atelier des Soresini dont l’activité s’étendit de 1585 jusque dans les années 1630. Il a été fondé par Francesco, reprit par son fils Prospero puis par son petit-fils Baldassare. C’est à ce dernier, actif de 1590 à 1634, que l’on peut attribuer la reliure.

La bibliotheca Braidense de Milan possède une reliure de cet atelier sur un exemplaire des Orationes de Marc-Antoine Muret, édition lyonnaise de 1586, ornée du même fer à têtes de griffon et des mêmes plaques de rinceaux en encadrement. Cette reliure est reproduite dans le catalogue de l’exposition Arte della legatura a Brera (Milan, 2002, n° 62).
En outre, le fer que l’on trouve au dos de notre reliure est le même que celui qui orne des reliures pontificales faites précisément durant la période d’activité des Soresini. Il a été utilisé comme ornement de bordure dans deux reliures de registres de la Depositeria Generale (trésorerie de la Chambre apostolique, l’organe financier de la Curie romaine) qui datent respectivement de 1576 et 1627 et sont reproduites sous les numéros 5 et 29 du catalogue Legatura romana barocca, 1565-1700. On le retrouve également au dos de la reliure qui recouvre les oraisons de Ciceron, édition vénitienne de 1585, vendue par Christie’s le 15 décembre 2015 (collection Burrus n° 43), dont l’atelier est formellement identifié comme celui des Soresini.

Exemplaire dont la reliure est malheureusement abîmée. La charnière du premier plat est fendue, le plat est par conséquent en partie défait. Manques aux coiffes, deux coins émoussés, manque les liens dont on ne distingue que l’ancien emplacement. Manque les premières gardes blanches. Petite déchirure sur le bas du titre.
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