Lot n° 92

APOLLINAIRE (Guillaume) — Le Poète assassiné.

Estimation : 4000 - 5000 €
Adjudication : 5 625 €
Description
Paris, L’Édition, Bibliothèque des curieux, 1916. In-12, broché, non rogné. Édition originale.
Ce recueil de contes était prêt pour l’impression avant la guerre ; l’auteur y ajouta seulement l’ultime nouvelle. Il n’a pas été tiré sur grand papier.
Le volume est orné d’un portrait d’Apollinaire blessé à la tête par André Rouveyre et d’une illustration de couverture par Leonetto Cappiello.
Précieux exemplaire offert par Apollinaire à Lucien Descaves, avec cet envoi autographe sur le premier feuillet blanc : À Mon cher maître Lucien Descaves, son admirateur dévoué le sous lieutt Guillaume Apollinaire en traitement à l'Hôp. du Gouvern. italien. 41 quai d'Orsay Paris.
Écrivain naturaliste et libertaire, auteur entre autres de Sous-offs en 1889, Lucien Descaves (1861-1949) avait été, en 1900, l'un des dix membres fondateurs de l'Académie Goncourt. Il en assura la présidence après 1945.
Sous l'envoi est contrecollée une coupure de presse annonçant des Agapes littéraires, le 24 décembre 1916, pour fêter la guérison d'Apollinaire et la parution du Poète assassiné.
Exemplaire broché, tel que paru.
Légères rousseurs au premier et au dernier feuillets blancs.
On joint une lettre autographe signée d'Apollinaire à Lucien Descaves, datée du 10 mai 1918, sur papier à en-tête du Ministère des Colonies (2 pp. in-8) :
Mon cher maître,
Mon installation aux Colonies m'a empêché de vous répondre par retour de courrier.
Tant pis pour M. Mouthon et pour mon Héros qui loin d'écarter les jambes les rapprochait au contraire.
Je vous apporterai dimanche matin l'écho sur l'A. G. [Académie Goncourt] que j'ai donné à l'Europe nouvelle.
J'apporterai aussi une autre nouvelle, m'efforçant de n'y mettre rien qui puisse [mot raturé] éveiller les susceptibilités de la gent moutonnière.
Je vous envoie mes amitiés, de ma part et de celle de ma femme, et nous nous rappelons tous deux au souvenir de Madame Descaves.
Le mariage d'Apollinaire et de « la jolie rousse » Jacqueline Kolb, surnommée Ruby, avait été célébré huit jours plus tôt. Lucien Descaves était, aux côtés de Picasso, le témoin d'Apollinaire.
Talvart & Place, I, 80, n°12A.
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