Lot n° 70

Boccace (Jean). (B)ocace des nobles maleureux. Paris, [Nicolas Couteau], 1538. In-folio, maroquin grenat, roulette dorée en encadrement, dos orné, pièce de titre ocre, tranches mouchetées de rouge (Reliure du xviie siècle). Bechtel, B-245 (titre...

Estimation : 2500 / 3000
Adjudication : 2 500 €
Description
reproduit). — Brun, p. 137. — Moreau, V, n°741. Jolie édition de la première traduction française du De casibus virorum illustrium de Boccace (1313-1375), établie par l’humaniste Laurent de Premierfait. Elle a été imprimée par Nicolas Couteau, en caractères gothiques sur deux colonnes, pour le compte de plusieurs libraires parisiens : Guillaume Le Bret, les frères L’Angelier, Ambroise Girault, Étienne Groulleau, Alain Lotrian, Pierre Sergent, François Regnault, Gilles Gourmont, Jacques Kerver, ou encore Jean Petit, dont la marque typographique figure dans le cas présent au verso du dernier feuillet (Renouard, n°896). L’édition, la dernière répertoriée par Guy Bechtel dans son Catalogue des gothiques français, possède un titre imprimé en rouge et noir, placé dans un bel encadrement gravé sur bois de forme architecturale provenant du matériel de Gilles Gourmont, avec ses initiales E et G ; celui-ci est orné, sur les colonnes, de quatre médaillons contenant les portraits et emblèmes des évangélistes, et, dans les registres supérieur et inférieur, d’une figure du Christ triomphant, des armoiries de la ville de Cologne et celles du libraire Gourmont, et d’une scène montrant les rois mages présentant des offrandes à l’enfant Jésus nouveau-né. Cet encadrement, de style bâlois, avait déjà servi pour les éditions parisiennes du Perceforest (1531-1533) et du Thésée de Cologne (1534) (cf. n°212), mais ne contient pas le nom de Gourmont dans le petit cartouche situé en pied. L’illustration comporte 7 bois gravés, dont un qui se répète une fois, issus pour certains du fonds du libraire Antoine Vérard, qui avait fait paraître deux éditions de ce livre en 1494 et vers 1506. Le De casibus virorum illustrium, composé par le martre florentin dans la seconde moitié du XIVe siècle, est un recueil de biographies à visée morale racontant la fin tragique, renversés par fortune, d’hommes et de femmes célèbres depuis la création du monde : on y trouve ainsi les malheurs d’Athalie, de Denys de Syracuse, de Mithridate, du roi Arthur, de Philippe Le Bel, et de beaucoup d’autres encore. L’ouvrage fut traduit pour la première fois en langue française par Laurent de Premierfait (vers 1370/1380- 1418), qui en écrivit deux versions, l’une en 1400, l’autre vers 1409. Cet érudit et fin latiniste, originaire de Champagne, connut une brillante carrière en tant que traducteur à la cour de Charles VI. Sa traduction fut imprimée pour la première fois à Bruges par Collard Mansion en 1476. Ex-libris manuscrit daté 1540 sur le titre. Ex-libris armorié de Michel Begon, 1709, intendant de la marine à Rochefort et collectionneur français (1638-1710). Cachet de la bibliothèque de l’abbé Ferdinand Person, chanoine honoraire et membre de l’Institut des provinces à Rochefort, apposé sur le titre. Son ex-libris imprimé, daté 1874, se trouve au premier contreplat. Exemplaire en reliure du XVIIe siècle, très certainement d’origine provençale. Les quatre premiers feuillets sont salis ; mouillures à quelques feuillets, très prononcées à la fin du volume. Traces d’humidité en bas des plats.
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