Lot n° 253
Sélection Bibliorare

Olivier MESSIAEN (1908-1992). MANUSCRIT MUSICAL autographe signé, Le Merle noir pour flûte et piano, 1952 ; titre et 11 pages in-fol.

Estimation : 12000 / 15000
Adjudication : 12000 €
Description
UNE DES PIECES LES PLUS CELEBRES DE MESSIAEN, PREMIERE PRESENCE DANS SON ŒUVRE DES CHANTS D’OISEAUX. Ayant reçu commande du Conservatoire d’un morceau pour le concours de flûte, Messiaen compose rapidement, en mars 1952, cette pièce devenue fameuse, et appréciée des flûtistes, d’une durée de six minutes. « Le Merle noir se compose de deux sections répétées et variées, avec une coda virtuose pour conclure. La première idée de cette forme simple est une cadence d’oiseau pour flûte seule, beaucoup plus réaliste que tout ce que Messiaen avait pu concevoir jusqu’alors. La seconde est une mélodie lente ; il ne s’agit pas d’un chant d’oiseau […] elle provient du “Jardin du sommeil d’amour” de Turangalîla et pourrait donc évoquer l’habitat de l’oiseau. Elle pourrait aussi représenter l’émotion produite par le souvenir des chants d’oiseaux » (Peter Hill, Nigel Simeone). À la suite du Merle noir, Messiaen composera les « Chants d’oiseaux » de son Livre d’orgue, et le monumental Catalogue d’oiseaux pour piano. Citons encore le beau commentaire d’Yvonne Loriod-Messiaen : « cette pièce est à la gloire de la fantaisie, de la virtuosité et du génie du Merle noir. Après une cadence de la flûte solo, un motif rêveur, exposé d’abord au piano, est repris ensuite avec la flûte. (On retrouve ce même contour mélodique dans les Cinq Rechants). Deuxième cadence de la flûte. Puis le motif rêveur dialogue en canon aux deux instruments, avec des rythmes irrationnels. Le final éclate dans une folle gaieté et dans un tempo très vif : la flûte orne ses rapides doubles croches de petites notes et anacrouses, tandis que le piano diamante sa joie par des cloches de cristal, forte, toutes les notes résonnant dans la pédale, comme des pierres colorées s’entrechoquant ». La page de titre porte la mention : « écrit pour le concours de flûte 1952 du Conservatoire de Paris ». L’œuvre commence Modéré, par un bref trait de piano suivi d’une cadence de la flûte seule Un peu vif, avec fantaisie ; puis c’est un dialogue du piano avec la flûte Presque lent, tendre ; nouvelle cadence, et nouveau dialogue des deux instruments, avant le final Un peu vif. Le manuscrit est très soigneusement mis au net, en grosses notes à l’encre noire, sur papier Durand à 16 lignes (4 systèmes de 4) ; il a servi pour la gravure de l’édition chez Alphonse Leduc en 1952. La première audition eut lieu lors des concours en juin 1952, Noël Lee accompagnant tous les candidats Discographie : Christian Lardé, Yvonne Loriod-Messiaen (Jade, 1999).
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