Lot n° 103
Sélection Bibliorare

Toussaint Louverture (Pierre-Dominique-Toussaint, dit) [Bréda, Saint-Domingue, 1743 - fort de Joux, 1803], général de la Révolution et gouverneur de Saint-Domingue. Lettre signée, adressée au général Hédouville. Port Républicain, 22 messidor

Estimation : 3 000 / 4 000
Adjudication : Invendu
Description
an Vi [10 juillet 1798] ; 2 pages 1/2 in-folio. Papier imprimé à son nom et grade de Général en chef de l’Armée de St Domingue. Très belle lettre. « Comme vous citoyen agent, les personnes qui meritent ma confiance m’observerent que la mechanceté de Sonthonax pourroit trouver prise sur moi en donnant une mauvaise interpretation à l’aveu à l’aveu que je fais de m’etre melé de fonctions civiles et administratives, mais je leur ai observé ainsi que j’ai l’honneur de vous le dire, que c’etoit dans un tems où il n’y avoit encore dans la colonie aucune autorité constituée et qu’aucune loi de la république nous etoit connüe, il etoit indispensable alors pour les interêts de la Republique que je porte mes soins pour les economiser et que je m’occupe d’y retablir l’ordre et tous les êtres bien pensans me rendront la justice de croire que ce n’etoit nullement l’envie de cumuler tous les pouvoirs sur ma tête qui dirigeoit mes actions, mais bien le désir prononcé de retablir le bon ordre et de menager les interêts de la République qui etoient les seuls motifs qui m’animaient. Comme je prefererais me taire plutot que de ne pas dire la verité et comme le but de ma lettre au Directoire exécutif etoit d’obtenir la mesure que vous veniez de prendre par votre circulaire aux divers corps civils et administratifs, je me decide à ne plus la faire parvenir au directoire, mon desir etant rempli je vous prie de me la renvoyer. Relativement à la démission que j’ai parlé de donner, je vous le repete que je suis militaire et vous l’êtes […], nous sommes par consequent chargés de l’execution des loix. S’il en etoit proposée une qui fut contraire à la consitution que nous avons juré de maintenir et de n’en laisser enfreindre aucun article, en ce cas ne serois je pas coupable de ne pas offrir ma démission plutôt que de manquer au serment que nous avons tous fait et auquel nous ne pouvons déroger, non seulement sans manquer à l’honneur et même d’en être responsable envers toute la grande nation dont nous faisons partie. […] Je ne peux voir dans tous vos amis que des marques d’une vraie amitié à laquelle j’attache tout le prix possible ».
Partager